World Bank Report : nearly 4 million poor women “missing” each year in developing countries (EN-FR)


« A woman must be educated and work in order to prove herself in society and be a better mother »

Young woman in Rafah City, West Bank and Gaza

WASHINGTON, 19 septembre 2011 – L’égalité entre les hommes et les femmes est un objectif de développement fondamental en soi. Elle est aussi un atout pour l’économie, et les pays qui améliorent les opportunités et la situation des femmes et des filles peuvent accroître leur productivité, améliorer les conditions de vie de leurs enfants, rendre leurs institutions plus représentatives et renforcer les perspectives de développement pour tous, explique un nouveau rapport phare de la Banque mondiale.

Le Rapport sur le développement dans le monde 2012 : Égalité des genres et développementdécrit les importants progrès accomplis dans le cadre des efforts déployés pour réduire les inégalités entre les hommes et les femmes, mais il montre aussi que des disparités persistent dans de nombreux domaines. La plus criante est l’écart entre le taux de mortalité des filles et des femmes et celui des hommes dans les pays en développement. À l’échelle des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, le surcroît de mortalité féminine après la naissance et le « déficit » de filles à la naissance est estimé chaque année à 3,9 millions de femmes. Environ deux cinquièmes de ces femmes ne sont jamais nées en raison de la préférence pour les garçons, un sixième décèdent durant leur petite enfance et plus d’un tiers meurent durant leurs années reproductives. La situation s’aggrave en outre en Afrique subsaharienne, en particulier dans les pays durement touchés par le VIH/SIDA.

« Nous devons changer les règles des inégalités » explique le Président du Groupe de la Banque, Robert B. Zoellick. « Au cours des cinq dernières années, le Groupe de la Banque mondiale a contribué un montant de 65 milliards de dollars pour promouvoir l’éducation des filles, la santé des femmes et l’accès de ces dernières au crédit, à la terre, aux services agricoles, à l’emploi et aux infrastructures. Ces efforts sont certes importants, mais ils ne sont pas à la hauteur des besoins et n’occupent pas une place suffisamment centrale dans notre programme d’action. À l’avenir, le Groupe de la Banque mondiale intégrera systématiquement les questions d’égalité des genres dans ses activités et trouvera de nouveaux moyens de promouvoir les actions en ce domaine pour permettre à la moitié de la population de la planète de réaliser pleinement son potentiel. »

Le rapport fournit des exemples des progrès que pourraient réaliser les pays en s’attaquant aux disparités entre les hommes et les femmes :

  • Assurer aux agricultrices le même accès et le même traitement qu’aux agriculteurs permettrait d’accroître le rendement du maïs de 11 à 16 % au Malawi et de 17 % au Ghana.
  • Renforcer l’accès des femmes aux facteurs de production agricoles au Burkina Faso aurait pour effet d’accroître la production agricole totale des ménages d’environ 6 %, sans aucun apport de ressources supplémentaires — uniquement en réaffectant des ressources (engrais et main-d’œuvre) de la population masculine à la population féminine.
  • Selon les estimations de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), donner aux agricultrices et aux agriculteurs le même accès aux ressources productives pourrait entraîner un accroissement de la production agricole de l’ordre de 2,5 à 4 % dans les pays en développement.
  • L’élimination des obstacles à l’emploi de femmes dans certaines professions ou dans certains secteurs aurait des effets positifs similaires, en réduisant l’écart de productivité entre les travailleurs masculins et les travailleurs féminins d’un tiers, voire même de moitié et en accroissant la production individuelle de 3 à 25 % dans un large éventail de pays.

« Empêcher les femmes et les filles d’acquérir les compétences et de générer les revenus nécessaires pour réussir dans une économie mondialisée est non seulement injustifiable mais aussi préjudiciable sur le plan économique » note Justin Yifu Lin, Économiste en chef de la Banque mondiale et premier Vice-président, Économie du développement. « Il est essentiel d’assurer un partage égal des fruits de la croissance et de la mondialisation entre les hommes et les femmes pour pouvoir atteindre les grands objectifs de développement. »

Le rapport note également que, au cours des 25 dernières années, le monde a réussi à réduire dans une mesure appréciable les disparités entre les genres dans les domaines de l’éducation et de la santé et sur le marché du travail. Les écarts entre les garçons et les filles dans l’enseignement primaire se sont résorbés dans presque tous les pays. Dans le secondaire, ils diminuent rapidement et dans de nombreux pays, notamment en Amérique latine, dans les Caraïbes et en Asie de l’Est, ce sont maintenant les garçons et les jeunes hommes qui sont en moins bonne posture. Dans le monde en développement, les filles sont désormais plus nombreuses que les garçons à poursuivre des études secondaires dans 45 pays, et l’on compte davantage de jeunes femmes que d’hommes dans les universités de 60 pays. Des progrès similaires ont été accomplis en ce qui concerne l’espérance de vie : dans les pays à faible revenu, les femmes non seulement vivent plus longtemps que les hommes mais ont aussi allongé leur durée de vie de 20 ans par rapport à 1960. Enfin, dans de nombreuses régions du monde, les disparités entre les taux d’activité des hommes et des femmes ont diminué, plus d’un demi-milliard de femmes étant entrées dans la population active au cours des 30 dernières années.

Les disparités qui persistent concernent la faiblesse relative des taux de scolarisation des filles défavorisées ; les disparités au niveau de l’accès aux opportunités économiques et des revenus, que ce soit sur le marché du travail, dans l’agriculture ou dans l’entreprise ; et les différences marquées entre l’influence qu’ont les hommes et les femmes au sein du ménage et dans la société.

Le rapport fait valoir que la structure des progrès et la persistance des efforts déployés pour éliminer les disparités entre les genres sont importantes pour les politiques de développement. L’augmentation des revenus contribue à réduire certains écarts, par exemple dans l’éducation. Au fur et à mesure que les écoles se développent et que les possibilités d’emploi augmentent pour les jeunes femmes, les parents constatent qu’il est manifestement avantageux d’éduquer leurs filles. Trop souvent, toutefois, les marchés et les institutions (y compris les normes sociales concernant les travaux ménagers et les soins à la famille) conjuguent leurs effets à ceux des décisions prises par les ménages pour perpétuer les disparités entre les hommes et les femmes. À cet égard, les écarts entre les revenus des hommes et des femmes restent profondément enracinés et perdurent dans la majeure partie du monde.

Le Rapport sur le développement dans le monde 2012 prône la poursuite d’une action dans quatre domaines afin de : 1) s’attaquer aux questions de capital humain, telles que le surcroît de mortalité des filles et des femmes et les poches d’inégalités qui persistent dans le domaine de l’éducation ; 2) combler les écarts entre les niveaux de rémunération et la productivité des femmes et des hommes ; 3) accroître l’influence des femmes au sein du ménage et dans la société ; et 4) lutter contre la perpétuation des disparités entre les hommes et les femmes d’une génération à la suivante.

« La poursuite d’une action publique nationale ciblée reste essentielle à la promotion de l’égalité des genres », explique Ana Revenga, Codirectrice du Rapport sur le développement dans le monde. « Et, pour être efficaces, les stratégies devront s’attaquer aux causes profondes des disparités entre les genres. Face à certains problèmes, comme l’ampleur de la mortalité maternelle, il faudra renforcer les institutions qui assurent la prestation des services. Pour d’autres, comme l’accès inégal aux opportunités économiques, des mesures devront être prises dans le but de s’attaquer aux multiples obstacles— sur les marchés et au sein des institutions—- qui confinent les femmes dans des emplois peu productifs et peu rémunérés. »

Pour assurer la poursuite des progrès au plan de l’égalité des genres, la communauté internationale doit compléter les efforts nationaux dans chacun de ces quatre domaines d’action prioritaires. Elle peut aussi soutenir la poursuite d’interventions publiques basées sur des éléments concrets en appuyant les efforts visant à améliorer les données, évaluer les impacts et encourager l’apprentissage. Le rapport recommande aux responsables de l’action publique de s’attaquer aux disparités entre les genres les plus tenaces qui ne peuvent être éliminés uniquement par une hausse des revenus. C’est en remédiant à ces problèmes que les avancées au plan du développement seront probablement les plus importantes et que la réorientation de l’action publique sera la plus productive.

« Les partenaires de développement peuvent appuyer les politiques nationales de diverses manières — en accroissant leur appui financier, en encourageant l’innovation et en renforçant leurs partenariats » note Sudhir Shetty, Codirecteur du Rapport sur le développement dans le monde. « L’offre de financements supplémentaires à l’appui de la fourniture d’eau potable, de l’assainissement et de services de santé maternelle, par exemple, aidera les pays les plus pauvres. La poursuite de nouvelles expériences, l’évaluation systématique des interventions et l’amélioration des données sexospécifiques pourront fournir des indications sur la manière d’améliorer l’accès des femmes aux marchés. Enfin, il serait profitable d’élargir les partenariats pour inclure le secteur privé, des groupes de la société civile et les centres universitaires. »

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Women and the 2012 World Development Report

 

WASHINGTON, September 19, 2011 – Gender equality matters in its own right but is also smart economics: Countries that create better opportunities and conditions for women and girls can raise productivity, improve outcomes for children, make institutions more representative, and advance development prospects for all, says a new World Bank flagship report.

The World Development Report 2012: Gender Equality and Development details big strides in narrowing gender gaps but shows that disparities remain in many areas. The worst disparity is the rate at which girls and women die relative to men in developing countries: Globally, excess female mortality after birth and “missing” girls at birth account for an estimated 3.9 million women each year in low- and middle-income countries. About two-fifths are never born due to a preference for sons, a sixth die in early childhood, and over a third die in their reproductive years. These losses are growing in Sub-Saharan Africa, especially in countries hard-hit by HIV/AIDS.

“We need to achieve gender equality,” said World Bank Group President Robert B. Zoellick. “Over the past five years, the World Bank Group has provided $65 billion to support girls’ education, women’s health, and women’s access to credit, land, agricultural services, jobs, and infrastructure. This has been important work, but it has not been enough or central enough to what we do. Going forward, the World Bank Group will mainstream our gender work and find other ways to move the agenda forward to capture the full potential of half the world’s population.”

The report cites examples of how countries could gain by addressing disparities between men and women:

· Ensuring equal access and treatment for women farmers would increase maize yields by 11 to 16 percent in Malawi and by 17 percent in Ghana.

· Improving women’s access to agricultural inputs in Burkina Faso would increase total household agricultural production by about 6 percent, with no additional resources—simply by reallocating resources such as fertilizer and labor from men to women.

· The Food and Agriculture Organization estimates that equal access to resources for female farmers could increase agricultural output in developing countries by as much as 2.5 to 4 percent.

· Eliminating barriers that prevent women from working in certain occupations or sectors would have similar positive effects, reducing the productivity gap between male and female workers by one-third to one-half and increasing output per worker by 3 to 25 percent across a range of countries.

“Blocking women and girls from getting the skills and earnings to succeed in a globalized world is not only wrong, but also economically harmful,” said Justin Yifu Lin, World Bank Chief Economist and Senior Vice-President, Development Economics. “Sharing the fruits of growth and globalization equally between men and women is essential to meeting key development goals.”

The report also notes that the world has made significant progress in narrowing gender gaps in education, health and labor markets over the past 25 years. Disparities between boys and girls in primary education have closed in almost all countries. In secondary education, these gaps are closing rapidly, and in many countries, especially in Latin America, the Caribbean and East Asia, it is now boys and young men who are disadvantaged. Among developing countries, girls now outnumber boys in secondary schools in 45 countries, and there are more young women than men in universities in 60 countries. Similar progress can be seen in life expectancy where women in low-income countries not only outlive men but live 20 years longer than they did in 1960. And in much of the world, gaps in labor force participation have narrowed with over half a billion women having joined the workforce in the last 30 years.

Remaining gaps include the lower school enrollments of disadvantaged girls; unequal access for women to economic opportunities and incomes, whether in the labor market, agriculture or entrepreneurship; and large differences in voice between women and men both in households and societies.

The report argues that these patterns of progress and persistence in closing gender gaps matters for development policies. Higher incomes help close some gaps, as in education. As schools expand and more jobs open up for young women, parents see clear benefits to educating their girls. But too often, markets and institutions (including social norms around house and care work) combine with household decisions to perpetuate disparities between men and women. As part of this, gender gaps in earnings remain stubbornly unchanged in much of the world.

The WDR 2012 calls for action in four areas: 1) addressing human capital issues, such as excess deaths of girls and women and gender gaps in education where these persist; 2) closing earning and productivity gaps between women and men; 3) giving women greater voice within households and societies; and 4) limiting the perpetuation of gender inequality across generations.

“Focused domestic public policies remain the key to bringing about gender equality,” said Ana Revenga, WDR Co-Director. “And to be effective, these policies will need to address the root causes of gender gaps. For some problems, as with high maternal mortality, this will require strengthening the institutions that deliver services. For other gaps, as with unequal access to economic opportunities, policies will need to tackle the multiple constraints –in markets and institutions- that keep women trapped in low productivity/low earning jobs.”

To ensure that progress on gender equality is sustained, the international community needs to complement domestic policy actions in each of these priority areas. It can also support evidence-based action by fostering efforts to improve data, promote impact evaluation and encourage learning. The report recommends that policymakers focus on the most stubborn gender gaps that rising incomes alone cannot solve. It is by fixing those shortcomings that the payoffs to development are likely to be greatest, and where policies changes will make the most difference.

“Development partners can support domestic policies in many ways — more funding, greater innovation and better partnerships,” said Sudhir Shetty, WDR Co-Director, “Additional financing for clean water and sanitation and maternal services, for instance, will help the poorest countries. More experimentation, systematic evaluation and better gender-disaggregated data can point to ways of improving women’s access to markets. And, partnerships can fruitfully be expanded to include the private sector, civil society groups and academic institutions.”

 

The report is available at (click)